Projet de service - SSTIB13 - Marseille - Service de santé inter-bancaire

Projet de service

LE PROJET PLURIANNUEL DE SERVICE

 « Un cadre d’action commun et partagé par tous les acteurs du service, un repère pour les entreprises adhérentes et un document pivot pour les pouvoirs publics et le service dans la démarche de contractualisation et d’agrément. » 

Elaboré au cours de l’année 2022 par l’ensemble de l’équipe du SSTIB de Marseille, ce nouveau projet pluriannuel de service, ouvert pour la période 2022 - 2027, s’inscrit dans la continuité du précédent projet dont l’objectif premier était de répondre aux spécificités de la profession bancaire en mettant en oeuvre des actions de préventions adaptées. 

Cependant c’est dans un contexte particulièrement renouvelé qu’il va être déployé puisqu’il intègre, d’une part, les évolutions législatives et réglementaires introduites notamment par la loi santé du 2 août 2021 et, d’autre part, les orientations et objectifs du 4e plan régional de santé au travail en Provence-Alpes-Côte d’Azur (PRST4 PACA). 

A été pris en compte également le bouleversement inexorable et de plus en plus rapide du secteur bancaire qui, depuis plusieurs années, doit faire face à de profonds changements tant économiques, réglementaires, comportementaux que technologiques : taux bas, exigences en matière de fonds propres et de conformité, baisse de fréquentation des agences, automatisation des métiers, digitalisation croissante des usages, nouvelles attentes des clients, incursion de nouveaux entrants … etc. Tout cela modifie radicalement la manière de penser les produits et les services, transforme en profondeur les organisations, fait bouger les lignes entre acteurs et bouleverse les modèles économiques. Les collaborateurs, inquiets pour leur emploi, voient leurs conditions de travail se dégrader : alourdissement de la charge de travail, manque accru de temps et de moyens et, sans doute plus que tout, déficit de reconnaissance. 

Ce document est donc à la fois un élément fédérateur et de différenciation. Il a été validé lors de la Commission Médico-Technique du 3 octobre 2022 et a été approuvé par le Conseil d’Administration du 12 octobre 2022. 

" Un service de prévention et de santé au travail dédié à la profession bancaire " 

I - Un accord de branche unanime signé en 2012 

Le 20 avril 2012, l'Association Française des Banques (AFB) et l'ensemble des organisations représentatives du personnel ont signé un accord instaurant la création sur deux sites, Lille et Marseille, d'un service de santé au travail interentreprises à compétence fermée dédié aux salariés des entreprises membres. 

Cette volonté a pris son origine dans le constat de la difficulté de la mise en oeuvre d’actions de prévention signées dans le cadre d’accords de branche et impliquant la Médecine du Travail. En effet, la couverture du territoire national par les établissements bancaires rendait très délicate la prise en compte des accords et des mesures par les Services de Santé Interprofessionnels. A titre d’exemples, des accords impactant des sujets comme les incivilités, la politique à l’égard des seniors, les mesures visant à prévenir le stress, les mesures visant à prévenir et traiter le harcèlement et les violences au travail, les accords à l’égard du handicap, etc. ... plaçaient les salariés dans des conditions de mise en oeuvre très inégales. 

Il est évident qu’entre un service autonome, comme possèdent la plupart des Etablissements Bancaires sur la Région Parisienne, et l’atomisation des salariés de Province sur les services interprofessionnels il n'est pas permis à la Profession et aux Etablissements de mener une politique équitable. 

Difficile également, dans ces circonstances, de mener des actions homogènes. 

En outre, le secteur d’activité de la Banque pouvait apparaître comme moins risqué que d’autres secteurs quant à eux plus exposés à des risques spécifiques, et accroître la complexité, pour les services interprofessionnels, à appréhender les particularités bancaires, et ce, parfois pour quelques salariés seulement. PROJET DE SERVICE Marseille 2022-2027 15/12/2022 / 10:33:51 

C’est donc dans ce contexte et dans la prise en compte des évolutions de la loi sur la santé au travail du 20 juillet 2011 et des décrets d’application du 30 janvier 2012, que la profession a décidé de mener cette expérience. 

Les deux services (Lille et Marseille) ont donc été ouverts le 2 janvier 2013 et, à l’issue d'une phase d’expérimentation, les partenaires sociaux de la branche ont unanimement décidé de pérenniser et de développer les SSTIB. Il est envisagé la création d’un troisième SSTIB en Ile de France. 

II - Une population aux caractéristiques et risques professionnels spécifiques 

La population des banques AFB présente des caractéristiques sensiblement différentes de l’ensemble des salariés français et les tendances structurelles relevées depuis plusieurs années se confirment : 

La baisse tendancielle des effectifs : 

Fin 2020, les banques adhérentes à l'AFB employaient 186 800 salariés (CDI + CDD, hors alternants). Une tendance toujours à la baisse, voire qui, dans un contexte de crise sanitaire et économique inédit, s'est accélérée avec un recul par rapport à 2019 de - 2,9 %. 

Evolution des effectifs dans les banques AFB

 

Toutefois, le secteur continue de renouveler ses effectifs avec en 2020 un volume de 16 000 embauches CDI + CDD (hors alternants), soit 8.4% de l’ensemble des effectifs 2019. Près de 99 % des salariés sont en contrat CDI. En moyenne, les salariés travaillent au sein du même groupe bancaire depuis 15 ans. 

La pérennité de l’emploi est une caractéristique du secteur depuis de nombreuses années et justifie la volonté de s’engager dans des actions durables au sein de structures homogènes. 

La part élevée et croissante des cadres : 

En lien avec le renforcement du niveau d'expertise des métiers bancaires, la part des cadres continue de progresser atteignant un taux de près de 68 % en 2020, soit 10 points de plus qu'en 2015 et qui se situe bien au-delà des 20,4 % de la moyenne française. En 2020 plus de 6 recrutés sur 10 ont été embauchés majoritairement au statut cadre, tendance confirmée depuis plusieurs années. 

Structure des effectifs selon le statut (%)

 

 

 

 

 

Un secteur très féminisé : 

  • Plus d'un salarié sur deux est une femme. Tous secteurs confondus, les femmes occupent en moyenne 48 % des emplois, dans les banques cette part atteint 57 %. 
  • Davantage de femmes cadres : plus de 58 % d'entre elles ont le statut de cadre, en hausse de 12 points depuis 2015. En parallèle, près d'un cadre sur deux (49 %) est une femme, un ratio en progression de 3 points sur la même période. 

 

 

Cette représentation féminine plus élevée dans les métiers de la Banque confère une spécificité au niveau des SMR et des visites de reprise, mais aussi au niveau des risques psychosociaux, dans la mesure où il est constaté un risque plus élevé chez les collaboratrices : davantage de temps partiel (plus de 17 % des femmes travaillent à temps réduit, contre à PROJET DE SERVICE

peine 2% pour les hommes), équilibre vie privée/vie professionnelle, retour de congés maternité ... 

La profonde transformation des métiers et des conditions de leur exercice : 

Ces dernières années, Le secteur bancaire a traversé des mutations dont l’ampleur et la rapidité sont inédites : le digital, l’intelligence artificielle, l’automatisation des processus, les changements réglementaires, les nouvelles attentes des collaborateurs, les transformations des modes de travail et de consommation ... Tout ceci a conduit, entre autres, à faire évoluer la plupart des métiers avec un renforcement de la spécialisation et à organiser une montée en compétences généralisée. 

Le niveau académique des recrutements est révélateur de cette évolution : 

 

 

Si la maîtrise technique reste un pré-requis nécessaire à l’exercice des professions bancaires, Les aptitudes comportementales sont désormais particulièrement importantes pour renforcer l’employabilité des collaborateurs et fluidifier leur mobilité. 

Parallèlement, dans ce moment de transformations profondes des métiers et de forte évolution sociétale (importance des générations Y et Z dans les établissements, ...), les lignes managériales sont à la fois interpellées par les collaborateurs et déstabilisées par la mise en place de structures organisationnelles moins pyramidales, des modes de travail et de gestion de plus en plus agiles, ainsi que de nouvelles formes de coordination et modèles de management. 

De tout cela, s'ensuivent des conditions de travail bousculées, une pression croissante, des réorganisations déstabilisantes, des remises en cause régulières qui exposent les salariés des banques à des risques psychosociaux accrus. 

Des modalités et environnements de travail qui évoluent : 

Un fort désir de télétravail : la crise sanitaire a donné des envies croissantes de télétravail à de nombreux salariés et dans la banque c'est un sujet qui s’invite de plus en plus à la table des négociations avec les partenaires sociaux. 

De nouveaux espaces de travail : Flex Office, Open Space... les salarié(e)s du secteur bancaire ont, comme les autres, été amenés à suivre ces dernières années de fortes évolutions de leurs espaces de travail.

Des formats d’agences repensés : spécialisation ou polyvalence des offres proposées au client ; adaptation en fonction des segments de clientèle ; adaptation en fonction de la zone géographique (urbaine, rurale ou résidentielle). 

Les Centres de Relation Client (CRC) poursuivent leur développement et, surtout, évoluent : de plateaux téléphoniques en appui du réseau, ils s'affirment désormais en cellule experte de la relation à distance et en pivot de la distribution cross-canal des services bancaires. 

La spécialisation des plateformes backs offices : de polyvalentes, celles deviennent spécialisées voire expertes avec en corollaire, pour les salariés, un renforcement des compétences métiers et une spécialisation des profils et, parallèlement, pour ces services à la clientèle, une diminutions de leur poids dans les effectifs. 

Autant de tendances stratégiques pour la Banque, qui, pour autant, impactent avec plus ou moins de force les conditions de travail de ses salariés et l'exercice de leur métier. Et, également, autant de tendances qui pourraient affecter leur santé et fragiliser les collectifs. 

III – Des attentes de la profession bancaire à la feuille de route des SSTIB 

En lien avec les objectifs de la Branche : 

  • Tenir compte de l’importance croissante que revêtent la santé au travail et la prévention des risques professionnels, 
  • Réunir les conditions de mise en oeuvre d’une politique de santé au travail homogène au sein des entreprises de la branche, quel que soit le lieu d’activité des salariés. 

Il découle ainsi, pour les deux services de santé à compétence professionnelle bancaire de Lille et Marseille, les missions suivantes : 

  • Répondre aux spécificités de la profession bancaire en mettant en oeuvre des actions de prévention adaptées grâce à une meilleure connaissance des métiers concernés et des risques associés. 
  • Décliner les règles de prévention et d’assistance prévues dans les accords de branche et des entreprises bancaires en s'appuyant sur la proximité avec les managers, les lignes RH et les services sociaux des entreprises. 
  • Permettre un suivi plus efficace de la santé physique et psychique des populations concernées. 
  • Faire face à l’évolution réglementaire et à la complexification des textes en matière de santé au travail, souvent méconnus par les entreprises 
  • Apporter une information et des conseils adaptés aux entreprises de la branche professionnelle dans l’esprit de la loi de juillet 2011. 

" Un service de prévention et de santé au travail à taille humaine " 

I - Agrément et périmètre géographique 

Conformément, notamment, aux dispositions de l’article D. 4622-48 et suivants du Code du Travail, le SSTIB de Marseille dispose d’un agrément renouvelé au 20/02/2018, pour une durée de 5 ans. 

Il s'agit d'un service de santé au travail interentreprises à compétence fermée dont la raison d'être est d'intervenir auprès des entreprises et établissements bancaires agréés en qualité de banque en application de l'article L. 511-9 du code monétaire et financier voire, sur sollicitation, auprès des entreprises relevant du champ d'application de la convention collective des sociétés financières. 

Son secteur géographique et professionnel couvre l'ensemble du département des Bouches du Rhône. 

L'effectif maximum suivi par l'équipe pluridisciplinaire a été fixée à 6100 salariés. 

II - Mission du service 

C’est en lien avec le contexte professionnel précité que le SSTIB de Marseille exerce sa mission : " Conseiller les employeurs, les travailleurs et leurs représentants afin d’éviter toute altération de la santé des travailleurs du fait de leur travail ". Cela consiste à : 

  • Conduire des actions de santé au travail dans le but de préserver la santé physique et mentale des travailleurs tout au long de leur parcours professionnel. 
  • Conseiller les employeurs, les salariés et leurs représentants sur les disposition et mesures nécessaires afin d'éviter ou de diminuer les risques professionnels, d'améliorer les conditions de travail, de prévenir la consommation d'alcool et de drogue sur les lieux de travail, de prévenir le harcèlement sexuel ou moral, de prévenir ou de réduire la pénibilité au travail et la désinsertion professionnelle, et de contribuer au maintien dans l'emploi des travailleurs. 
  • Assurer la surveillance de l'état de santé des travailleurs. Assurer leur sécurité et leur santé au travail et réduire la pénibilité liée au travail et à l'âge. 
  • Participer au suivi et contribuer à la traçabilité des expositions professionnelles et à la veille sanitaire. 

III - Organisation du service 

  • La prise en charge opérationnelle des adhérents et leurs salariés est assurée par une équipe pluridisciplinaire comprenant trois médecins du travail, deux infirmières diplômées d'état en santé au travail (IDEST), une intervenante en prévention des risques professionnels (IPRP) et une secrétaire médicale. Soit un équivalent temps plein de 5,50 ETP :

    − 3 médecins du travail ETP 1,80 (1 à temps plein et 2 à temps partiel (0,40 x 2) 

    2 infirmières à temps plein 

    − 1 IPRP à temps partiel (0,70) 

    − 1 secrétaire médicale à temps plein 

  • La coopération entre ses membres est organisée à l’aide de protocoles écrits et de supports de demande et de compte-rendu d’intervention. Ce sont les médecins qui assurent l'animation et la coordination de l'équipe. 
  • Chaque médecin suit l’intégralité des établissements d’un même groupe bancaire, ce qui offre comme avantages de :

    diminuer le nombre d'interlocuteurs et ainsi faciliter et personnaliser le contact avec les partenaires de l’entreprise (services RH, assistantes sociales, Mission Handicap, etc.) ; 

    − éviter la dispersion des informations ; 

    − maintenir la continuité du suivi médical pour les salariés mutés régulièrement ; 

    − mutualiser et démultiplier les actions sur des entités similaires. 

  • La proximité médecin/infirmier, que favorise la taille de l'équipe, permet d’assurer un suivi personnalisé de la santé des salariés, une connaissance et un accompagnement des stratégies, réorganisations et projets de chaque entreprise suivie. 
  • L’IPRP, missionnée par le médecin ou à la demande des établissements adhérents, assure des missions d'analyse, de diagnostic, de conseil et d’accompagnement au sein des établissements adhérents. En qualité d'ergonome, elle établit des recommandations en matière d'aménagement de poste de travail. Comme psychologue du travail, elle intervient dans le domaine de la prévention des risques psychosociaux. C'est l'un des acteurs clés de la prévention de la désinsertion professionnelle. 
  • La secrétaire médicale, qui assure la planification de l’activité médicale, entretient la relation de proximité avec les adhérents et les salariés. 
  • Au-delà des nombreux échanges informels, l’équipe se réunit périodiquement dans le cadre de la commission médico-technique (CMT) ou celui de réunions de service. Ceci permet d'échanger sur les pratiques, d'élaborer des projets d'actions, d'optimiser l'organisation et le fonctionnement du service. 
  • L'équipe s'appuie sur deux référents : un référent "prévention de la désinsertion professionnelle" ayant la mission d'animer la cellule du même nom, et un référent informatique (binôme médecin/infirmier) qui travaille à optimiser le logiciel Préventiel et à favoriser son appropriation. 

 

Le médecin du travail "Assurer le suivi individuel de l’état de santé des salariés et conseiller l’entreprise" Le médecin du travail dont le rôle est principalement préventif :

  • conduit les actions de santé au travail pour préserver la santé des salariés tout au long de leur parcours professionnel.
  • surveille l'état de santé des salariés en fonction de leur âge, des risques concernant leur sécurité, leur santé et la pénibilité au travail.
  • conseille l’employeur et les salariés sur l’amélioration des conditions de vie et de travail dans l’entreprise, l’adaptation des postes de travail, la protection des travailleurs contre l’ensemble des nuisances, l’hygiène générale, la construction et l’aménagement de nouveaux locaux.

Dans le cadre de ses missions, il :

  • procède à des examens médicaux et réalise des actions en milieu de travail.
  • rédige la fiche d'entreprise et établit un rapport annuel de son activité.
  • réalise des visites de sa propre initiative ou à la demande de l'employeur ou du comité social et économique (CSE). Il a libre accès aux lieux de travail. 

L'infirmier en santé au travail (IDEST)

" En soutien du médecin du travail et du service de santé au travail"

Dans le respect des dispositions du Code de la santé publique et sur la base du protocole écrit élaboré par le médecin du travail, l’infirmier de santé au travail a vocation à :

  • réaliser les visites d’information et de prévention (VIP) ainsi que leurs renouvellements dans le cadre du suivi individuel de l’état de santé des salariés.
  • participer aux actions en milieu de travail, notamment aux actions de prévention et d’éducation à la santé au travail en sensibilisant et en informant les salariés en matière de santé et sécurité au travail.
  • concourir au recueil d’observations et d’informations dans le cadre d’enquêtes et d’études, y compris épidémiologiques et de veille sanitaire.
  • réaliser des fiches d’entreprises et des études de poste.
  • participer aux actions visant le maintien et l’insertion ou la réinsertion des salariés au poste de travail et dans l’emploi. 

L'intervenant en prévention des risques professionnels (IPRP)

"Des compétences techniques organisationnelles en santé et sécurité au travail"

Doté de compétences techniques ou organisationnelles en matière de santé et de sécurité au travail, l'IPRP a comme mission, complémentaire à celle du médecin du travail, de participer à l’évaluation et à la prévention des risques professionnels et de contribuer à l’amélioration des conditions de travail. Il fait partie intégrante de l’équipe pluridisciplinaire.

Dans ce cadre, il :

  • assure des missions de diagnostic, de conseil, d'accompagnement et communique les résultats de ses études au médecin du travail.
  • participe, en appui à l’équipe pluridisciplinaire, aux actions d’information collective (sensibilisations, petits déjeuners, etc.).
  • dispose du temps nécessaire et des moyens requis pour exercer ses missions et les assure dans des conditions garantissant son indépendance. 

La secrétaire médicale "Premier interlocuteur des adhérents et des salariés"

La secrétaire médicale assiste l'équipe pluridisciplinaire dans ses fonctions de suivi individuel des salariés et dans le contact avec les employeurs. Interlocutrice directe et privilégiée des entreprises et leurs salariés, elle :

  • a en charge l’accueil des salariés.
  • contacte les entreprises et organise les rendez-vous des salariés.
  • traite les listes nominatives de salariés.
  • assure la relation avec les adhérents et les salariés.
  • constitue, traite, suit et met à jour les dossiers médicaux et les archives.
  • réalise les examens à la demande du médecin du travail.
  • saisit sur informatique des documents et des données.
  • contribue, dans son domaine de compétence, à la délivrance de renseignements d’ordre général.

IV - Les adhérents 

Au 31 décembre 2021, le SSTIB de Marseille comptait 14 groupes bancaires (dont 4 portent près de 80 % des salariés suivis) et un effectif suivi d’un peu plus de 5 100 salariés.

Médecin 1 

Temps plein 

Médecin 2 

0.40 ETP 

Médecin 3 

0.40 ETP 

BNP Paribas 

1 257 salariés 

LCL 

792 

Rothschild Martin Maurel 

266 

Banque Palatine 

45 

Monte Paschi Banque 

13 

Banque Postale 

66 

CA CF 

79 

CREDIPAR 

18 

Société Générale 

1 130 

HSBC 

151 

Oney Bank 

5 

SMC 

772 

Crédit du Nord 

28 

CIC 

481 

2 536 

1 286 

1 281 

Petit service à "taille humaine", le SSTIB de Marseille est à la fois très proche de ses adhérents et très réactif. 

A ce sujet, il convient de souligner que l'accord national interprofessionnel sur la santé au travail, conclu le 10 décembre 2020 par les partenaires sociaux, précise que la notion de taille critique concerne les SSTI interprofessionnels, et non les services de Branche qui sont, par nature, professionnels. En outre, cet ANI rappelle que les SST de Branche participent activement à la prévention dans les secteurs concernés et qu’ils doivent conserver leurs spécificités. 

IV - Les salariés 

Dans les grands Etablissements nationaux les organisations sont proches et les métiers représentés en région sont en majorité des métiers de la famille « Force de vente » et dans une moindre mesure les métiers de la famille « Traitement des opérations ». Les métiers « supports » sont peu représentés. Pour les Banques régionales la situation est légèrement différente car les structures centrales peuvent se situer en région, à Marseille par exemple. Dans ce cas les fonctions supports ont une part plus importante, les métiers commerciaux restant cependant les plus largement représentés.

En 2014, la profession a redéfini la classification des emplois en 3 catégories : 

Les métiers de la Force de Vente 

− Chargé d’accueil et de services à la clientèle 

− Chargé de clientèle particuliers 

− Chargé de clientèle professionnels 

− Chargé de clientèle entreprises 

− Conseiller en patrimoine 

− Responsable / animateur d’unité commerciale 

− Concepteur ou conseiller en opérations et produits financiers 

− Opérateur de marché 

Les métiers du Traitement des Opérations 

− Gestionnaire de back office 

− Spécialiste des opérations bancaires 

− Responsable / animateur d’unité ou d’activité de traitements bancaires 

− Informaticien / chargé de qualité 

− Responsable informatique / organisation / qualité. 

Les métiers support 

− Contrôleur périodique / permanent 

− Analyste risques 

− Juriste / Fiscaliste 

− Technicien des ressources humaines 

− Spécialiste / Responsable des ressources humaines 

− Gestionnaire administratif / Secrétaire 

− Gestionnaire marketing / communication 

− Spécialiste / Responsable marketing / communication 

− Contrôleur de gestion 

− Technicien comptabilité / finances 

− Spécialiste / Responsable comptabilité / finances 

− Technicien logistique / immobilier Responsable / Animateur d’unité ou Expert logistique 

4 environnements de travail prédominent :

  • Les agences bancaires avec des formats très différents selon la zone géographique, le segment de clientèle, ... etc. 
  • Les centres d'appel ou "centres de relation client" pour la distribution multicanale 
  • Les plateformes de "back office" ou gestion administrative : gestion des flux, des comptes, des prêts, des contentieux, ... etc. 
  • Les directions régionales avec les fonctions support, (RH, appui commercial, analyse, risques, ... etc.). 

V - Les principaux risques professionnels propres au secteur bancaire 

Exerçant dans le secteur des services, les salariés de la banque sont exposés aux principaux risques professionnels couramment identifiés pour celui-ci : 

  1. Le contact avec le public : agressions physiques et verbales 
  2. Une charge mentale importante : rendement, cadence 
  3. Le travail sur écran : gestes répétitifs, posture statique, grande concentration, forte sollicitation visuelle 
  4. L'évolution rapide des tâches, métiers et environnements : insécurité, intensité et temps de travail, ambiance de travail 
  5. L’organisation des structures en plateformes : environnement bruyant, utilisation du casque téléphonique

Ces salariés sont par ailleurs impactés par les conséquences dues à l’évolution du paysage bancaire évoquée plus haut :

  1. Les difficultés socio-économiques réduisent les marges de manoeuvre des salariés, accélèrent l’industrialisation des process et la segmentation des activités dans une stratégie amorcée depuis plusieurs années. Les salariés ressentent une « dévalorisation » de leurs travaux et une moindre maîtrise. 
  2. Le dénigrement médiatique de la profession expose les salariés à une moindre reconnaissance sociale, alors que la technicité des opérations et les compétences réclamées ont considérablement progressé. Le salarié en contact avec le public « subit » les discours communs, souvent dirigés contre la Banque et la Finance, pour le compte de l’Institution. 
  3. L’évolution sociétale engendre des contacts délicats avec la clientèle. Les plateformes de relation client propres à la plupart des Banques (Société Générale, LCL et BNPP sur Marseille), les plateformes surendettement (Cetelem sur Marseille) sont souvent le lieu où les salariés subissent une pression des clients « facilement exprimée » car sans vis-à-vis ou alors comme pour la plateforme surendettement du Cetelem dans une nature de relation où le salarié doit faire face à des entretiens parfois chargés d’émotion avec le risque de prendre cette charge mentale à son compte. 
  4. La violence croissante de la société qui se traduit dans les agences par des incivilités de plus en plus fréquentes a conduit la profession à s’emparer du sujet en 2009 dans le cadre d’un accord de branche qui engage chaque Etablissement à mener des actions (formation des salariés, suivi des actes d’incivilité, accompagnement des salariés sur le plan médical et juridique, sanction à l’égard des clients…). 
  5. Le renouvellement des équipes, qui s’est fortement accéléré depuis plusieurs années compte tenu de la pyramide des âges dans la Banque, oblige à une adaptabilité qui peut mettre certains collaborateurs en difficulté. Ainsi, les Seniors sont particulièrement mis sous tension, à un moment où parallèlement leur carrière s’allonge. Là encore, l’Association Française des Banques a signé dès 2008 un accord « Seniors » relayé par les Entreprises qui ont parfois impliqué les Services de Santé en incluant dans leur propre accord une visite médicale dédiée au-delà d’un certain âge (BNPP, LCL). 

Pour autant, le secteur bancaire a toujours accordé une grande attention aux problématiques sociales et les a pris en compte au travers de nombreux accords et la mise en place de dispositifs : services sociaux, réseaux d’assistantes sociales, Missions Handicap, Mutuelles santé dédiées, etc. …). Ceci offre au SSTIB la possibilité de développer des actions conjointes avec ces structures dans le cadre, par exemple, du maintien dans l’emploi, de l’intégration de salariés en situation de handicap et de l’amélioration des conditions de travail. 

" Notre réponse aux priorités régionales et aux spécificités de la professions bancaires " 

Ce nouveau plan d’actions s’appuie sur les actions existantes et les enseignements tirés de notre pratique, prend en compte les priorités régionales (PRST4 PACA) et répond aux besoins spécifiques de nos adhérents et leurs salariés en matière de santé au travail et de prévention des risques professionnels. 

Ont été retenus : 5 objectifs prioritaires articulés autour de 4 axes et déployés en 10 actions. 

AXE 1 (transversal) : Désinsertion, usure professionnelles et maintien en emploi 

Objectif 1 : " Prévenir la désinsertion et l'usure professionnelles en accompagnant les salariés et les adhérents concernés pour faciliter le maintien dans l'emploi " 

Le maintien en emploi consiste à anticiper la perte d’une activité professionnelle pour des raisons de santé, de dégradation de l’environnement, à conserver un poste de travail dans des conditions compatibles avec l’état de santé et/ou de poursuivre une carrière professionnelle en écartant l’éventuelle inaptitude. 

L’activité bancaire fait partie intégrante du secteur tertiaire dont l’enjeu majeur est de maintenir en emploi des salariés au regard du vieillissement de la population, de l’allongement de la durée de vie au travail, de pathologies chroniques nécessitant une activité aménagée. Cet enjeu relève d’une collaboration institutionnelle dans laquelle s’inscrit l’action du SSTIB, notamment par le biais notre cellule PDP (Prévention de la Désinsertion Professionnelle). 

=> Action 1 : faire vivre et promouvoir auprès de nos adhérents notre cellule "Prévention de la Désinsertion Professionnelle" (PDP) 

Avec toute les composantes de l’équipe, il s’agit, avec discernement, d’organiser la prise en charge de salariés vulnérables du fait de leur âge, leur maladie, leur handicap, leurs difficultés sociales ou familiales. 

Plusieurs leviers : promotion de la visite de pré-reprise, sensibilisation des employeurs et salariés, mobilisation du réseau des acteurs du maintien dans l’emploi.

AXE 2 : Culture de Prévention 

Notre retour d’expérience et les échanges avec notamment les membres de notre Commission de Contrôle mettent en évidence un manque de connaissances sur les risques professionnels et la santé au travail en général. Il y a donc un enjeu d’information voire de formation, d’où notre deuxième objectif. 

Objectif 2 : " favoriser l'appropriation par nos adhérents des démarches d'évaluation et de prévention des risques professionnels " 

Le développement de la culture de prévention passe, entre autres, par l’accompagnement des employeurs. Deux moments d’échanges privilégiés peuvent être mis à profit : celui de la confection des fiches entreprises, celui la réalisation du document unique d'évaluation des risques professionnels (DUERP). 

=> Action 2 : Faire de la fiche d'entreprise un élément clé de la prévention des risques professionnels. 

=> Action 3 : Renforcer et accompagner l'évaluation des risques professionnels et la définition de plans de prévention, notamment à travers la mise en oeuvre du DUERP. 

AXE 3 : Principaux risques professionnels 

Depuis maintenant plus d’une dizaine d’années, les RPS (risques psychosociaux) constituent l’un des risques majeur pour la santé physique et mentale des salariés et le bon fonctionnement des entreprises du secteur financier et bancaire. Quant aux TMS (troubles musculosquelettiques), compte tenu d’une activité plutôt sédentaire, le secteur bancaire n’est pas épargné. D’où la reconduction des deux priorités suivantes : 

Objectif 3 : " mieux évaluer et prévenir les risques psychosociaux (RPS) " 

Les principaux facteurs générant ce type de risques présents dans l’organisation du travail en Banque sont par exemple, la charge mentale, l’autonomie, l’utilisation des compétences, les modifications d’organisation et des régulations de coopération interne, le système de reconnaissance professionnelle. 

Dans le contexte actuel, la prévention des risques psychosociaux reste un enjeu majeur pour les établissements du secteur financier et bancaire en pleine mutation de ses métiers et transformation organisationnelle. En ce qui nous concerne, notre action portera sur la précocité de la détection, sur l’attention à porter à certaine population, sur la prise en charge des salariés victimes d’incivilités.

3 actions en ce sens ont donc été retenues : 

=> Action 4 : améliorer la détection précoce, la prise en charge et l'accompagnement des salariés en situation de difficultés 

=> Action 5 : exercer une veille particulière en direction de certaines populations : managers de proximité, managers n+2, itinérants, détachés, télétravailleurs ... 

=> Action 6 : veiller à la prise en charge, à l'accompagnement et au suivi des salariés victimes d'incivilités 

Objectif 4 : " prévenir les troubles musculo-squelettiques (TMS) " 

Le comportement sédentaire est un des facteurs de risque de nombreuses pathologies (TM 57, INRS N°162, juin 2020) et notamment d’apparition de troubles musculo-squelettiques (affections du tronc et des membres supérieurs). 

L’action du SSTIB s’inscrit dans l’évaluation de ce comportement sédentaire au travail caractérisé par la position assise prolongée et la faible dépense énergétique. Il s’agira également de prendre en compte la pratique du télétravail. 

Tant d’un point de vue individuel que collectif, les actions menées auront pour objectifs de : 

=> Action 7 : accentuer, notamment au cours des visites initiales et périodiques, la sensibilisation à la prévention des TMS particulièrement auprès des plus jeunes (apprentis, alternants, ...) 

=> Action 8 : intervenir au poste de travail pour optimiser la posture et l'utilisation du matériel, 

=> Action 9 : porter une attention particulière à l'aménagement du poste de travail des télétravailleurs 

AXE 4 : pilotage et gouvernance 

Objectif 5 : " structurer et partager nos données en santé au travail afin de mieux connaitre notre activité, promouvoir nos actions et partager plus aisément nos données avec nos différents partenaires (DREETS, AFB, adhérents, Commission de Contrôle, ...) " 

=> Action 10 : nous approprier notre nouveau logiciel informatique, définir des indicateurs clés partagés par tous, faire vivre un reporting périodique simple et stimulant. 

Au total, le présent Projet de Service s’inscrit dans les objectifs visés par l’accord de branche du 20 avril 2012 et les attentes de personnalisation du suivi de santé au travail. 

La spécificité su SSTIB permet à l’équipe pluridisciplinaire d’inscrire ses actions au coeur des entreprises adhérentes et de leurs organisations propres, d’établir des constats et des projets de préventions spécifiques. La mise en commun avec les autres SSTIB